27.2.10

D'un monde à l'autre

Hier je me suis retrouvée de nouveau parmi la jet-set de Bombay. Ceux qui ne comptent et dépensent autant d'argent que permet l'infini dépensié. Moi donc, avec eux, moi boursière du 93, élevée aux fins de mois rick et rack, cric crac, pour ce soir cuisent les pâtes. Les blanches ont la côte ici bas, d'ou ce saut dans le monde des Richard et autres Charles-Henri de Bombay. Je n'ai rien contre, j'aime tout le monde.

Restituons le contexte : Anniversaire d'un jeune homme plein, de savoir je ne sais pas, de ruppies pour ça oui, plein et rond, bourré comme un ballon. Pour l'occasion pas moins d'une boite entiere, une plage et un DJ, petits fours à volonte, alcool à gogo.
L'Inde est l'un des pays ou la pauvreté est la plus visible. Ce qu'il faut savoir c'est que son opposée, à Dame "Je dors dans la rue", est tout aussi présente. "Je dors dans un palais" cotoit donc "Je dors par terre" en toute harmonie... mouais.


Ce qui est interessant c'est que ces gens là, en France existent aussi, seulement je ne les connais pas, on ne se parlent pas, nos mondes sont differents. Je ne veux pas les fréquenter et la reciproque est vrai. Je ne peux les frequenter dans ces lieux huppes, meme si je le voulais.
Je ne sais pas si c'est normal, qu'il y ait des pauvres et des riches, je constate seulement qu'ils ont existé de tout temps. De toute façon, la n'est pas la question..

Revenons à nos moutons donc, la soirée se passe, on danse, on boit, on rigole et au bout d'un moment, j'en ai ras le bol. Ces choses là arrivent partout. Nous voici partie de la soirée pour rejoindre l'anniversé dans ses quartiers, on appelle ce mouvement un after, l'after party, l'après fête pour ceux qui ne veulent pas rentrer. Je suis obligée de suivre, vu qu'ils sont censés me ramener au pied de mon lit douillé. Nous y voici. Je veux dormir. Je m'affale sur la table, je ne bois pas.
Fatiguee et tres peu motivee par les conversations environnantes, revant d'un bon bain, de mes draps accueillants, alors que je n'ecoutais plus les conneries deblaterées par ces trois mecs dont les parents plein aux as, ont rempli les comptes d'argents fretillants, alors que je me faisais legerement chier, oui oui, carrement, alors que tout ca, ENTRE une jeune indienne dans l'arene.

La reine des connes pour le coup. Petite, hallucinnée, ailleurs, pendue à son  nano vert..."J'adore Oasis"... regard vide... le proprietaire de la maison la regarde sans la voir, ils ont surement du niquer ? Même pas sur. Il est laid et perd déjà ses cheveux, elle est belle mais à mon avis personne n'en veut. Elle me fait presque peur. Elle me voit soudain. "Oh, are you tired ?" "Oh she seems to be tired"... perspicace la grognasse, elle le répète trois fois au moins à qui veut l'entendre, c'est à dire à personne. Le proprietaire commence à s'agacer, moi aussi à vrai dire : oui je suis fatiguee, non je ne veux pas venir me coucher dans la chambre de ce mec, je t'emmerde, laisse moi tranquille et va donc sniffer ce qu'il te reste de neuronnes, loin s'il te plait.

Elle finit par arrêter de répéter que je suis fatiguée, change le disque, reconnectée le cerveau lent elle s'exclame soudain : "Oh I miss my flight !" Son vol, pour NYC, depuis Bombay, elle l'a oublié... putain qu'est ce que je fous la...quelle grosse conne. Ce ticket aurait pu nourrir 15 indiens pendant 2 mois, mais elle rigole... ahahaha, ca m'arrive tout le temps... ahahaha mon père va me tuer... ahahaha non il m'aime.... ahahah TA GUEULE PUTAIN !!!!!

Les trois autres continuent de se frapper dans les mains à chaque blague graveleuse, "on est des mecs, des vrais, des machos, on a trop de succès"... enfin sauf ce soir les gas. "On rigole de nos meufs qu'on trompe sans respect, on rigole de nos aventures extra couple, extra nulles, extra gravosses les mecs plein de tunes". Heureusement que t'as un chauffeur sinon j't en aurait mis plein la gueule connard. Oui je suis faible, je préfère rentrer le cul sur le siege arriere de son chauffeur plutot que de galerer en pleine nuit dans ce quartier inconnu à 20 km de Bombay. Je ferme ma gueule mais n'en pense pas moins, n'essaie meme pas d'avoir l'air intéressée, de rigoler... vous êtes cons et vous m'emmerdez, je plombe sciemment l'ambiance pour pouvoir rentrer. Qu'est ce que j'en ai a foutre de vos investissements en millions, de vos coups de queue ratés et de vos vies bien clichées de fils de riches producteurs. Je ne suis ni Brenda, ni Kelly, je suis la relou qui veut rentrer et J'ASSUME !

ENNUI. Il a beau avoir dépensé des millions, sa soirée elle était plus poux que rient, ENNUI.
D'un monde à l'autre, pour s'amuser peu importe le porte-monnaie...

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